Revue

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Vous avez dit « vulnérabilité énergétique » ?

La notion de précarité énergétique, commence à être bien connue du public, mais elle fait toujours l’objet de débats concernant sa mesure et son ampleur.

Le Royaume-Uni, qui a été pionnier en la matière, a créé la National Energy Action (NEA), chargée de la lutte contre la précarité énergétique (fuel poverty), et dont les méthodes de mesure ont fait école en France. Selon l’UK Fuel Poverty Monitor de la NEA, entre 2005 et 2012, les revenus ont augmenté au Royaume-Uni en moyenne de 30 % (en fait de façon très inégalitaire), le prix de l’énergie augmentant pour sa part de 140 %. En conséquence, le Royaume-Uni compte maintenant trois millions de ménages endettés auprès des distributeurs d’énergie. Le National Health Service évalue à un milliard de livres (1,3 milliard d’euros) le coût des maladies liées à la précarité énergétique, avec une surmortalité hivernale en hausse de 29 % en 2012-2013, à hauteur de 31 000 décès, dont la moitié peuvent être imputés au manque de chauffage [1].

En France, la notion de précarité énergétique a été introduite plus récemment. Selon la définition officielle, elle concerne les ménages dont le taux d’effort énergétique dépasse 10 %, c’est-à-dire qu’ils doivent dépenser plus d’un dixième de leur revenu pour assurer le chauffage et l’éclairage de leur logement.

Mais, selon Jérôme Vignon, président de l’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE), « si l’on prend vraiment au sérieux les multiples situations réelles de précarité, cet ...