Revue

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Urgence obésité : une pandémie encore trop mal comprise

L’obésité est une maladie chronique complexe aux causes multifactorielles. Comme toutes les maladies chroniques, une fois installée elle est irréversible : la perte de poids devient dès lors très difficile. Elle résulte d’un excès de masse grasse et d’une modification du tissu adipeux en conséquence de mauvaises habitudes de vie, mais aussi à cause de facteurs génétiques, épigénétiques et environnementaux que la science peine encore à identifier et à hiérarchiser.

L’obésité ne doit pas être confondue avec le surpoids qui, s’il est porteur de risques pour la santé des personnes et peut conduire à l’obésité, n’est pas encore chronique. L’excès de poids (surpoids ou obésité) est déterminé par l’indice de masse corporel, soit le poids (en kilogrammes) divisé par le carré de la taille (en mètres) de la personne.

Tranches standards d’IMC reconnues par l’Organisation mondiale de la santé

Source : données OMS in « Obésité : quelles conséquences pour l’économie et comment les limiter ? », Trésor-Éco, n° 179, septembre 2016.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le nombre de cas d’obésité a presque triplé à l’échelle planétaire depuis 1975, cette situation relève donc d’une réelle pandémie et d’un enjeu de santé publique majeur. La France est l’un des pays les moins touchés. Le gouvernement a tout de même mis en œuvre un Programme national nutrition santé (PNNS) dès 2001. Toutefois, le pays compterait aujourd’hui près d’un individu sur deux en excès de poids (surpoids ou obésité) selon l’enquête Obépi-Roche, coordonnée par l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) depuis 1997, dont les derniers résultats ont été publiés le 20 février 2023. Ce chiffre, élevé, n’est pourtant pas en lui-même le seul facteur de préoccupation. En effet, il semble, à première vue, stable par rapport aux dernières estimations datant de 2012. En revanche, les séries sur période longue sont bien plus inquiétantes. Depuis 1997, la prévalence du surpoids fluctue autour de 30 %, passant, certes,...