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Une tendance lourde : les délocalisations

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 289, septembre 2003

En 1993, dans un rapport sénatorial, Jean Arthuis s’inquiétait des conséquences des délocalisations d’activités économiques sur l’emploi. Son constat était grave : en 15 ans, les trois principaux secteurs touchés par ce phénomène (électronique, textile-habillement, chaussure) avaient perdu plus de la moitié de leurs effectifs.
Ce rapport, présenté par son auteur dans les pages de la revue Futuribles, se voulait alarmiste ( » le feu est dans la maison « , écrivait-il). Il s’est avéré prophétique lorsqu’il annonçait l’arrivée des délocalisations de la  » seconde génération « , touchant les services et l’immatériel.
En effet, 10 ans plus tard, les annonces de fermeture de sites industriels continuent de faire la une de la presse européenne, tandis que la Chine, l’Inde ou encore les pays de l’Est accueillent de plus en plus d’entreprises étrangères, y compris dans les secteurs à haute valeur ajoutée et la recherche.
Dans l’article suivant, Jean Arthuis fait un sombre bilan des 10 ans écoulés :  » les délocalisations n’ont cessé de progresser […] Pire, elles se sont accélérées « .  » Tous les secteurs de l’économie sont aujourd’hui touchés « , ajoute-t-il. À l’opposé de ceux qui ne veulent y voir qu’un phénomène marginal, il montre qu’il s’agit bien là d’une tendance lourde, mais contre laquelle on peut lutter. Les solutions résident, selon lui, dans les allègements de charges sociales et de la fiscalité, une meilleure coordination économique au niveau européen, ou encore la réforme de l’État. Il propose en outre des pistes pratiques, comme la création d’une taxe sur la valeur ajoutée (TVA)  » sociale  » ou la fiscalité écologique.

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