Revue

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Une consommation durablement modifiée par la crise sanitaire ?

Conséquence directe de la crise sanitaire, le produit intérieur brut (PIB) de la France pourrait diminuer de 11 % à 14 % en 2020. La consommation des ménages représentant à elle seule 55 % du PIB, ses évolutions au cours des prochains mois seront déterminantes pour la relance de l’économie nationale.

En avril 2020, selon l’INSEE, la consommation en France a été inférieure de 31 % à son niveau habituel, conséquence directe du confinement. Depuis le déconfinement, elle a fortement rebondi, et est quasiment revenue à son niveau de l’année dernière (moins 7 % du 18 mai au 7 juin par rapport à 2019). Désormais, quatre grands déterminants de la consommation doivent être surveillés pour anticiper son évolution future :

1. Les revenus

Jusqu’à présent, la baisse des revenus des ménages a été relativement limitée grâce aux dispositifs gouvernementaux, notamment le chômage partiel et les aides aux travailleurs indépendants. En avril, les revenus des ménages n’auraient ainsi diminué que de 2,7 % par rapport à une « situation normale » selon l’INSEE. Néanmoins, d’ici la fin de l’année, le chômage pourrait croître fortement : le ministère du Travail estime qu’il pourrait dépasser 10 % en moyenne en 2020, contre 8 % en début d’année. Par ailleurs, la précarisation pourrait s’accroître sur le marché du travail et entraîner aussi une baisse des revenus. En conséquence, sur l’ensemble de l’année 2020, le pouvoir d’achat des ménages pourrait diminuer de 1,4 % selon les prévisions du gouvernement, soit la troisième année de baisse depuis 1960 (a...