Depuis l’aube de la révolution industrielle, les conditions de travail dans l’industrie ont été ressenties comme une contrainte particulièrement forte. Même si, de nos jours, elles ne s’apparentent guère aux descriptions de Villermé ou de Zola, et qu’à bien des égards, elles s’améliorent au fil des décennies, il n’en demeure pas moins que l’on voit depuis quelques années s’accentuer des signes de distance et parfois de refus vis-à-vis du travail industriel. Si l’on y prenait garde, le phénomène pourrait à terme s’opposer au développement de l’industrie et donc très largement à la prospérité de la société, voire, dans une période de concurrence internationale particulièrement aiguë, porter atteinte aux intérêts nationaux.
L’Aménagement du Territoire ne peut rester passif devant ces évolutions nocives. La création de nouveaux emplois industriels dans les régions qui en demandent, fut son objectif premier. Son action était jugée au nombre d’emplois nouveaux et à leur localisation. Désormais, tout en sachant que l’Aménagement du Territoire ne peut avoir la vertu de transformer radicalement les aspects sociaux des phénomènes industriels et qu’il est par essence bien plus capable de déplacer des activités que de les rendre exactement conformes aux préférences des salariés, on doit de plus en plus se demander quelles sont ou quelles seront les vraies conséquences sur le plan humain, des opérations qu’on a encouragées. C’est pourquoi, maintenant, il faut porter autant d’attention aux résultats qualitatifs qu’aux résultats quantitatifs.
L’étude sur les « transformations du travail industriel invite à la réflexion et dégage quelques axes de mesures possibles ou souhaitables ; l’État, les industriels et les partenaires sociaux y puiseront quelques principes d’action. La DATAR, de son côté, en relation avec l’Agence Nationale pour l’amélioration des conditions de travail, entreprend depuis quelques mois des actions dans ce sens. La volonté d’impératif industriel ou de redéploiement industriel, ne trouvera sa pleine réussite que si parallèlement, les exigences sociales sont prises en compte dans l’action quotidienne des décideurs.