Une étude réalisée par le département des politiques structurelles et de cohésion du Parlement européen s’intéresse à la dépendance du système alimentaire de l’Union européenne aux intrants importés. Elle fait suite à différents chocs (pandémie de Covid-19, guerre en Ukraine, etc.) qui ont perturbé les marchés, les prix et les chaînes d’approvisionnement.
Loi Alberico et alii, Research for the AGRI Committee: The Dependency of the EU’s Food System on Inputs and their Sources, Bruxelles : Parlement européen (Département thématique des politiques structurelles et de cohésion), mars 2024, 82 p.
Les auteurs ont combiné des approches quantitatives, en s’appuyant sur les sources de données officielles, et qualitatives, avec recherche documentaire et conduite d’entretiens avec les parties prenantes institutionnelles et sectorielles du système alimentaire. Trois grands secteurs sont privilégiés : agriculture, pêche et aquaculture, boissons.
Il est d’abord rappelé qu’en dépit d’une balance commerciale excédentaire et d’une position importante sur la scène internationale, en matière de production agricole, l’Union européenne reste dépendante de l’importation de plusieurs intrants (potasse, phosphates, soja, etc.), dont certains proviennent de quelques pays seulement (graphique ci-dessous).
Si en moyenne la dépendance totale du secteur aux intrants importés est inférieure à 10 % (intrants importés/production), le recours aux importations dépasse 66 % pour l’agriculture. Le poids du transport maritime amplifie le...