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Tempête solaire : un risque avéré, avec quelles conséquences ?

Deux missions spatiales – l’une à l’initiative de la NASA (National Aeronautics and Space Administration) via la sonde solaire Solar Probe, l’autre de l’Agence spatiale européenne via le satellite Solar Orbiter – ont pour objectif de comprendre le fonctionnement des éruptions solaires aux fins de prévoir leur occurrence et de déterminer leur intensité. Lancées respectivement en 2018 et 2020, toutes deux souhaitent renseigner la composition des vents solaires, étudier les dynamiques de propagation des champs électriques et magnétiques dégagés par le Soleil, et comprendre les mécanismes qui accélèrent le transport des particules énergétiques. Surtout, le lancement concomitant de ces deux missions d’exploration, pour un coût total estimé à trois milliards d’euros, souligne la nécessité, aux yeux des pouvoirs publics américains et européens, de disposer d’informations fiables et précises permettant de prévenir ce danger.

Une éruption solaire est une des manifestations de l’activité du Soleil qui se déclenchent à la surface du Soleil au niveau de l’équateur solaire. Ces éruptions, composées de nuages de plasma magnétiques et de jets de protons et d’électrons, sont observables au niveau des pôles de la Terre dès qu’elles entrent en contact avec l’atmosphère : ce sont les aurores boréales ou australes. Certaines éruptions solaires violentes et dont les jets de plasma croisent l’orbite terrestre peuvent avoir des effets majeurs sur les réseaux électriques et de communication, et l’ensemble des technologies qui leur sont associées.

Deux tempêtes solaires ont marqué l’Histoire. La tempête de Carrington, survenue en 1859, est la tempête solaire la plus importante jamais enregistrée. Les dégâts occasionnés furent limités aux seuls télégraphes, en raison de la précarité technologique des sociétés d’alors. En 1989, en revanche, une tempête solaire a frappé le Québec et des perturbations ont été observées sur le réseau électrique, plongeant la ville de Montréal dans le noir pendant neuf heures. Son intensité était pourtant mineure comparée à l’événement de Carrington. À la différence de l’époque de la tempête de Carrington, les sociétés modernes sont des sociétés technologiques qui dépendent des infrastructures électriques et de communication, très sensibles aux décharges magnétiques émises par le Soleil.

Cette note souhaite évaluer les conséquences concrètes d’une tempête solaire sur une société contemporaine et examiner les moyens prévus pour y faire face.

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