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Téléprésence : les robots mobiles créent l’ubiquité

Naguère, les téléconférences exigeaient des salles spéciales. À présent, des centaines de millions de personnes communiquent et collaborent de n’importe où, n’importe quand, grâce à Skype, WhatsApp et une dizaine d’autres messageries. Va-t-on vers une nouvelle rupture ?

Depuis une demi-douzaine d’années, il devient possible de participer à ce qui se passe dans des lieux où l’on ne se trouve pas physiquement : des robots mobiles y représentent la personne qui les commande à distance : on passe de la téléconférence statique à une téléprésence dynamique. Ainsi, 24 volontaires de 10 à 25 ans, en hospitalisation longue à l’Institut d’hématologie et d’oncologie pédiatrique de Lyon (IHOPe), vont-ils participer à un projet sur deux ans, VIK-e (Victory in Innovation for Kids – electronic).

La phase test a commencé l’été dernier : trois jeunes cancéreux isolés en chambre stérile commandent chacun un robot doté d’un écran et d’une caméra juchés au-dessus d’un pied d’un mètre et demi, le tout monté sur trois roues. De sa chambre, le malade fait se déplacer le robot, est vu sur l’écran et en même temps voit, dialogue avec compagnons de classe, enseignants, parents, frères et sœurs, parfois interdits de visite. Les élèves gardent le contact avec le camarade absent, ce qui devrait aider sa réinsertion. « C’est génial de conserver ainsi un lien avec l’extérieur, mais aussi de voir et échanger avec mes proches », s’exclame Joris, 18 ans, l’un des trois testeurs, ravi aussi d’avoir pu interroger des médaillés des jeux Olympiques de Rio grâce à « son » robot qui y avait été transporté [1]. D’autres jeunes en chambre stérile à l’IHOPe avaient déjà participé à l’inauguration du musée des Confluences à Lyon, en 2015, grâce à des robots [2].

VIK-e se déroule à l’IHOPe et au centre Léon Bérard à Lyon, avec la participation de l’Association philanthropique de parents d’enfants atteints de leucémie ou autres cancers (APPEL). Le projet est soutenu par la société pharmaceutique Bristol-Myers Squibb qui l’a présenté lors d’une journée dédiée à l’impact du numérique dans le secteur de la santé organisée par la fondation Cognacq-Jay [3]. Le projet utilise des robots Beam+ produi...