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Technoprog. Le transhumanisme au service du progrès social

Analyse de livre

Contrairement aux approches spiritualistes du transhumanisme libéral-libertaire né dans la Silicon Valley, les auteurs, responsables de l’Association française transhumaniste (Technoprog), revendiquent leur appartenance au « technoprogressisme » matérialiste et « de gauche », courant transhumaniste qui serait aujourd’hui majoritaire et dont ils vantent « l’hyperhumanisme ». La tournure néolibérale actuelle du développement technologique ne serait pas inéluctable, écrivent ces fanatiques de la technologie, qui semblent oublier que l’accélération du progrès qu’ils souhaitent va de pair avec l’idéologie qui met chercheurs et entreprises en compétition et privatise la connaissance ! Que peut signifier alors la revendication d’« un autre transhumanisme, démocratique et responsable » ?

COEURNELLE Didier, ROUX Marc, « Technoprog. Le transhumanisme au service du progrès social », Fyp, mars 2016, 224 p.

Sous prétexte que l’usage de la technique « fait partie de la définition de l’humain », les auteurs affirment que « tout humain est en même temps un transhumain ». C’est poser que la technique suffirait à nous définir, en oubliant que bien des animaux connaissent des techniques. Cette réduction de l’humain à ses techniques autorise à la fois la réification des personnes et la dévotion aux technologies, les deux mamelles du transhumanisme, lequel se croit ainsi « dédiabolisé » puisqu’il n’ambitionne « que » d&rsq...