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« Sous contraintes » : un podcast pour réinventer les modes de vie

Fanny Parise est anthropologue et spécialiste des évolutions de la consommation, notamment de la consommation responsable. Elle a inauguré, avec le média en ligne Novethic, une série de podcasts baptisée « Sous contraintes », avec un objectif clair : faire comprendre que la société de consommation et de loisirs vit probablement ses dernières années.

Elle affirme ainsi sans détour que l’on « doit remettre en question notre foi aveugle dans la croissance et la consommation à outrance », pour tenir compte à la fois des impacts climatiques et environnementaux des modes de vie actuels, mais aussi pour accepter l’idée que ces comportements deviendront bientôt impossibles dans un monde plus contraint. Afin de nourrir les débats déjà nombreux sur ces questions, Fanny Parise propose donc un podcast de 10 épisodes, d’une quinzaine de minutes chacun, dont trois sont pour l’instant disponibles.

Le premier explore les tendances qui pourraient mettre fin à la société de loisirs, de l’évolution des normes sociales à la remise en cause de la confiance envers le système consumériste, en passant par de nouveaux outils économiques et réglementaires pour aller vers une « redirection écologique ». Le deuxième est consacré à l’avion low-cost, qui était devenu le symbole ultime de la société de consommation mais qui évolue pour intégrer les contraintes écologiques et les critiques sociales. Enfin, le troisième s’intéresse au décalage entre les imaginaires associés à la maison individuelle et son coût économique et environnemental.

Ces premiers épisodes, qui peuvent apparaître peu réjouissants, permettent en réalité de dépasser les débats et tensions actuels pour explorer les trajectoires envisageables permettant de réinventer les modes de vie et les modèles économiques. Ils rappellent aussi l’ampleur des transformations à opérer au sein des sociétés occidentales. Fanny Parise nous invite notamment à repenser notre rapport individuel et collectif aux limites, pour ne plus les considérer comme des contraintes mais au contraire comme une nécessité pour mieux cohabiter avec le vivant et revaloriser aussi les ressources immatérielles.