Revue

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Science et prudence

Du réductionnisme et autres erreurs par gros temps écologique

Analyse de livre

en
Nicolas Bouleau, mathématicien, et Dominique Bourg, philosophe, nous invitent dans ce livre, écrit sous forme d’un dialogue, à revisiter l’épistémologie, qui s’intéresse aux critères qui permettent de distinguer science et « non-science », et d’ainsi mieux comprendre comment la science conditionne notre vision de la nature. Les spéculations lancées aux États-Unis par Donald Trump sur l’existence supposée d’une « post-vérité », une symétrie de la vérité, montrent d’ailleurs que le statut de la connaissance scientifique est toujours en débat.

Bourg Dominique et Bouleau Nicolas, Science et prudence. Du réductionnisme et autres erreurs par gros temps écologique, Paris : Presses universitaires de France, juin 2022, 216 p.

Les auteurs rappellent que le paysage épistémologique a été marqué, pendant longtemps, par l’alliance étroite entre la physique et les mathématiques, depuis Descartes, Galilée et Newton, qui a contribué à créer une démarcation entre science et non-science. Les grandes figures de l’épistémologie « moderniste », les positivistes notamment, ont proposé des critères de « scientificité » de concepts et de propositions. Karl Popper a postulé que la science fonctionne à partir d’hypothèses, ou de théories, qui doivent être vérifiées par l’expérience : un discours ne pourrait être scientifique que s’il était vérifiable ou réfutable (« falsifiable ») par l’expérience. Il dénie ainsi toute scientificité à la psychanalyse et au marxis...