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Robotisation : le désenchantement

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 175, avril 1993

Le début des années 80 aura été marqué par le mythe du tout technologique, l’usine intégralement robotisée, le bureau sans papier. Mais les années passant, prenant conscience de la vulnérabilité de systèmes techniques trop complexes, les industriels se ravisent. Moins confiants vis-à-vis de la seule innovation technologique, ils proclament la pause, le temps sans doute de parvenir à une meilleure adéquation homme-machine qui permette de répondre aux exigences nouvelles de notre époque marquée par la diversification de la demande et l’impératif de flexibilité et de fiabilité de l’outil de production.
Vittorio de Philippis et Roxana Eleta montrent fort bien dans cet article combien a été rapide la robotisation dans le secteur industriel et particulièrement automobile, les systèmes techniques devenant rapidement de plus en plus sophistiqués et donc fragiles. Au point que, hantés par la panne, les industriels aujourd’hui en reviennent à des techniques plus simples. Ainsi freinent-ils la fuite en avant dans le progrès technique au profit de la recherche d’une meilleure adéquation entre l’innovation technologique et la dimension socio-organisationnelle qui, seulement conduites de pair, permettront de répondre aux exigences nouvelles de la demande et aux contraintes d’une âpre compétition internationale.
Le coup de frein mis à la robotisation au sein des entreprises industrielles, exposé et expliqué ici en détail, montre les limites du tout technologique et le rôle irremplaçable des ressources humaines. Mais le recours à des systèmes de production plus simples et plus fiables ne saurait laisser croire que les robots seraient voués à la casse et les hommes à revenir à l’usine.

#Automatisation #Automobiles #Management