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Rejet des plates-formes monopolistiques par les utilisateurs : une tendance pérenne?

Début janvier 2021, la plate-forme de messagerie instantanée WhatsApp crée la polémique auprès de ses utilisateurs en annonçant une modification de ses conditions d’utilisation. À compter de février 2021, il ne serait plus possible de se servir de l’application sans accepter de partager toutes ses données sur WhatsApp avec la maison mère, Facebook. Face à la virulence de la réaction, WhatsApp fait machine arrière, précisant que ces nouveautés ne remettaient pas en cause le chiffrement de bout en bout des conversations et qu’elles ne s’appliqueraient que dans certains cas spécifiques que l’entreprise compte préciser dans les mois à venir. La mise à jour des conditions générales d’utilisation (CGU) a été repoussée au printemps.

Alors que les débats font rage sur les réseaux sociaux, les entreprises russe Telegram et américaine Signal, proposant des services équivalents à WhatsApp, annoncent, elles, avoir gagné plusieurs millions d’utilisateurs en quelques jours : 32 millions d’utilisateurs auraient quitté WhatsApp pour rejoindre l’une ou l’autre de ces applications lors des trois premières semaines de janvier. Cet exode hors du tout-puissant Facebook est-il un nouveau signal faible de l’affaiblissement des GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) ? Ces acteurs du numérique, au monopole contesté, connaissent-ils enfin les limites de leur modèle ? Rien n’est moins sûr.

Quitter les GAFAM : une rupture compliquée

La stratégie dominatrice des GAFAM repose, pour partie, sur la masse de leurs utilisateurs. Cette masse leur permet d&rsqu...