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Réalité et limites du système international

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 12, sept.-oct. 1977

Après la Seconde Guerre mondiale, a été mis en place un système d’échanges libéral qui s’est imposé à la plus grande partie du monde. Il a incontestablement favorisé l’essor des économies occidentales, dont les interdépendances se sont fortement accrues. Toutefois, de vastes secteurs ont continué à faire l’objet de protections.
La crise qui affecte aujourd’hui l’économie internationale trouve ses prémices bien avant la décision des pays de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) de quadrupler le prix du pétrole : dans la généralisation de l’inflation, la mise  » hors jeu  » des règles monétaires de Bretton-Woods et le déséquilibre des relations économiques entre pays industrialisés et pays du tiers-monde en faveur des premiers. Dans ce contexte, c’est la résistance et la plasticité du système des relations économiques internationales pendant les premières années qui ont suivi la crise qui est remarquable.
Mais aujourd’hui, la capacité d’organisation commune des pays industrialisés n’est pas à la mesure, tout à la fois, des progrès réalisés dans la spécialisation internationale et l’interpénétration des économies, et des problèmes posés par la crise. Par ailleurs, face à la montée des ambitions industrielles des pays en voie de développement, la question est clairement posée de savoir si le libre-échange peut encore se développer ou simplement se maintenir sous la forme que l’on a connue depuis 30 ans. Les scénarios envisagés pour l’avenir opposent une attitude conflictuelle à la recherche de la concertation.
Si l’on ne peut exclure une situation très grave de dégradation prononcée du système des échanges, avec la réapparition de cloisonnements entre pays ou régions du monde marqués par des conflits, il paraît aujourd’hui plus vraisemblable d’envisager une évolution lente et  » tâtonnante  » de ce système, dans un contexte qui resterait relativement libéral, vers des règles et une organisation répondant davantage aux besoins des pays du tiers-monde. Ce  » libéralisme organisé  » devra aussi tenir compte des préoccupations des pays industrialisés menacés par l’arrivée de nouveaux concurrents bénéficiant de la conjonction d’une bonne technologie et d’une main-d’oeuvre bon marché.

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