Revue

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Hausse et diversification des risques pour la santé mondiale

Publication trimestrielle du Fonds monétaire international (FMI), le magazine Finances & développement a consacré son numéro de décembre 2014 au thème de la santé dans le monde. Les progrès réalisés au cours des dernières décennies se sont traduits par l’allongement spectaculaire de l’espérance de vie.

Au cours des 60 dernières années, l’espérance de vie à la naissance dans le monde a progressé de plus de 23 années et devrait encore s’accroître de sept ans d’ici 2050. Des tueurs dévastateurs comme la variole ou la polio ont été éradiqués ou contenus. La médecine peut désormais soigner ou soulager des pathologies qui, il y a seulement quelques décennies, auraient été mortelles ou invalidantes. Le paysage de la santé mondiale reste cependant marqué par de profondes inégalités : on observe un écart de 38 ans entre le pays où l’espérance de vie est la plus longue, le Japon (83 ans), et celui où elle est la plus courte, la Sierra Leone (45 ans). Dans 14 pays, l’espérance de vie à la naissance est inférieure à 55 ans, alors que, dans 25 pays, elle est supérieure à 80 ans. Si le monde se porte mieux, de graves menaces continuent à peser sur la santé mondiale. Dans une synthèse, plusieurs spécialistes font le point sur les principaux risques.

Le risque pandémique

Après le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) et les grippes aviaires H5N1 et H7N9, l’épidémie d’Ebola s’est déclarée en Guinée en mars 2014, avant de se propager à la Sierra Leone, au Liberia (en traversant les frontières terrestres), au Nigeria (par l’intermédiaire d’un voyageur aérien) et au Sénégal (par l’intermédiaire d’un voyageur arrivé par voie terrestre) [1]. Les maladies infectieuses continuent à représenter de graves menaces pour la communauté internationale. Les épidémies se succèdent mais, dans le monde, les gouvernements n’ont toujours pas pris la mesure du risque pandémique (épidémie mondiale). Olga Jonas (conseillère économique à la Banque mondiale) [2], indique qu’au-delà des ravages aux plans humain et social, « une sévère pandémie de grippe pourrait causer une chute de 4,8 % du PIB (produit intérieur brut) mondial, soit l’équivalent de 3 600 milliards de dollars US (sur la base du PIB mondial de 2013) ».

Pourtant, les remèdes sont connus et relativement peu coûteux. Ils reposent essentiellement sur des systèmes de santé pu...