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No Society. La fin de la classe moyenne occidentale

Analyse de livre

En France, le mouvement des « gilets jaunes » a rendu récemment Christophe Guilluy omniprésent dans les médias, et plus encore son expression déjà depuis longtemps popularisée de « France périphérique ».

GUILLUY Christophe , « No Society. La fin de la classe moyenne occidentale », Flammarion, octobre 2018, 242 p.

De fait, il a publié, peu de temps avant cette crise, un troisième volet de ce qui peut a posteriori apparaître comme une trilogie. Après La France périphérique [1], puis Le Crépuscule de la France d’en haut [2], No Society vient prolonger une analyse entamée voilà une quinzaine d’années sur la « fracture sociale », spatiale et politique entre une France des espaces métropolitains et une France périphérique laissée pour compte de la mondialisation. Cette dernière partie du triptyque procède à un changement d’échelle puisque Christophe Guilluy, s’il centre encore largement son analyse sur la France, élargit son diagnostic à l’ensemble des pays occidentaux, se référant par des cartes ou des exemples aux États-Unis, à la Grande-Bretagne, à l’Allemagne ou à la Suède.

Le constat de l’auteur est désormais largement connu dans ses grandes lignes : à une France des élites, localisée dans les grandes métropoles du territoire national et qui tire profit de la mondialisation, s’opposerait une France périphérique ...