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L'inéquité des minima sociaux. Le niveau de vie selon la composition des ménages

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 232, juin 1998

Tout en disposant d’un PIB par tête parmi les plus élevés du monde, l’Europe des douze comptait, selon Eurostat, environ 7 millions de pauvres en 1993, leur proportion dans la population totale variant de quelque 5 % au Danemark jusqu’à près de 18 % en Grèce et au Portugal en passant par quelque 10 % en France.
Ces pays ont cependant la particularité d’avoir adopté divers dispositifs devant permettre aux plus démunis de disposer de « minima sociaux » logiquement destinés à leur assurer les moyens de satisfaire leurs besoins les plus fondamentaux. L’article de Jacques Bichot et Dominique Marcilhacy décrit quels sont les minima existant en France tout en montrant le maquis qui résulte de l’empilement de dispositifs mis en place les uns après les autres sans harmonisation d’ensemble. Les auteurs s’attachent ensuite à comparer les niveaux de vie des ménages vivant de ces minima sociaux suivant leur composition : célibataire, couple avec ou sans enfants selon l’âge de ces derniers. Ils montrent ainsi que la législation actuelle, curieusement, introduit des distorsions au profit des célibataires et au détriment des familles, particulièrement lorsque celles-ci ont la charge de plusieurs enfants, a fortiori s’ils sont adolescents. Ils dénoncent vigoureusement cette pénalisation des familles, d’autant plus forte qu’elles sont nombreuses, et militent en faveur, d’une part, d’une simplification des dispositifs en vigueur, d’autre part, d’une plus grande équité entre les ménages quelle que soit leur composition.
H.J.

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