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L'évolution du temps de travail en Grande-Bretagne

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 165, mai-juin 1992

La réduction de la durée hebdomadaire du travail, l’allongement des congés payés, le raccourcissement de la durée générale de l’activité professionnelle durant l’existence, l’augmentation des emplois à temps partiel, l’introduction d’horaires variables, voire de contrats d’annualisation, constituent aussi en Grande-Bretagne des tendances lourdes évidentes.
La durée hebdomadaire du travail fut cependant l’enjeu majeur du débat au cours d’une décennie 1980 qui a été marquée par un puissant mouvement de la Fédération des syndicats de la mécanique, laquelle obtint en 1989 – les conquêtes syndicales n’étaient pas fréquentes – la semaine de 37 heures dans mille usines employant 300 000 ouvriers.
Révélatrices furent les positions adoptées par les syndicats et les employeurs : les premiers faisant de la réduction du temps de travail leur priorité, tandis que les seconds mettaient l’accent de plus en plus sur son aménagement et son intensité (par exemple avec la réduction de la fréquence et de la durée des pauses), perçues comme un moyen efficace d’accroître la productivité. En un mot, la réduction du temps de travail s’est opérée en échange d’une flexibilité accrue.
Bien qu’encore limités, il est probable que de tels accords s’étendront à d’autres secteurs, toute la question étant de savoir jusqu’à quel point peuvent ainsi être opposés réduction et aménagement du temps de travail, à quel moment le surcroît d’effort exigé en compensation d’heures libérées devient contreproductif pour les travailleurs, voire les entreprises.

#Royaume-Uni #Temps de travail