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Les innovateurs du quotidien. L'innovation dans les entreprises

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 271, janvier 2002

L’article de Norbert Alter porte sur le processus d’innovation à l’intérieur des entreprises. Il montre pour l’essentiel que, contrairement au schéma classique qui consiste, pour la direction générale, à décréter des changements qui ne font pas vraiment l’objet d’une appropriation par les opérateurs, le changement est un processus qui part de la base, des innovateurs du quotidien, et se propage avec plus ou moins de bonheur dans l’ensemble de l’organisation. En d’autres termes, l’auteur conteste l’idée généralement admise que les innovateurs sont des dirigeants ou des experts qui décident de la bonne manière de définir puis de diffuser l’innovation. Il souligne, au contraire, que celle-ci, pour être vraiment efficace, doit émaner de la base, d’une  » constellation d’actions ordinaires  » et faire l’objet d’une appropriation collective.
S’opposant, d’une certaine manière, à une vision statique fondée sur les modèles d’organisation, l’auteur montre finalement que la dynamique des organisations résulte d’un mouvement permanent induit par des inventions se traduisant par des pratiques alternatives, déviantes, voire contraires à l’ordre établi, qui, parce qu’elles font l’objet d’une appropriation sociale, finalement se diffusent progressivement au sein de l’ensemble de l’entreprise et entraînent une transformation permanente de l’organisation.
Ayant établi ce constat, Norbert Alter décrit le profil de ces innovateurs du quotidien et expose les conditions requises pour qu’ils puissent déployer leurs actions qui constituent le véritable facteur du changement qui s’impose, en termes aussi bien de produit que de process et d’organisation. Il esquisse au passage une typologie des acteurs de cette innovation qui jouent un rôle plus ou moins moteur ou relais dans la diffusion de nouvelles pratiques. Les travaux sur lesquels il s’appuie montrent ainsi que le changement ne se décrète pas au sommet de l’entreprise mais constitue davantage un processus permanent, induit par des acteurs à tous les niveaux, et que l’entreprise doit, même s’ils sont perturbants, les encourager plutôt que les stériliser en imposant des modèles d’organisation qui ne font l’objet d’aucune appropriation.

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