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Les grandes tendances de l'économie mondiale. Un exercice de prospective néerlandais (1ère partie)

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 198, mai 1995

Le Bureau central de Planification néerlandais est une institution originale qui assure aux Pays-Bas une fonction d’analyse et de prévision au profit des décideurs publics. En son sein, a été entreprise une étude prospective sur l’économie mondiale 1990-2015, préalable à l’élaboration de scénarios contrastés sur l’économie néerlandaise. Ces articles, tirés d’une étude publiée en 1992 en anglais sous le titre Scanning the Future : a Long Term Scenario Study of the World Economy 1990-2015 (SDU Publishers), présentent les tendances lourdes de l’évolution économique mondiale, les forces et les faiblesses des diverses régions et, finalement, les principaux déterminants des scénarios qu’ils ont élaborés.
Ils définissent tout d’abord une typologie des principales conceptions de l’économie politique, puis dressent un bref panorama de la dynamique de développement des différentes régions. Enfin, ils dégagent de cette analyse les principaux facteurs déterminants à partir desquels seront ensuite construits les scénarios de l’économie mondiale.
Ils exposent finalement les variables clés retenues pour la construction de quatre scénarios parmi les plus probables à l’horizon 2015 :
– le scénario du « Grand Basculement » (de l’Atlantique vers le Pacifique) est caractérisé par une forte dynamique libérale sous leadership asiatique ;
– le scénario de « la Renaissance Européenne » révèle une mondialisation de l’économie, heureusement tempérée par une politique communautaire européenne ;
– le scénario de « la Crise Mondiale » évoque la constitution de zones économiques autour du Japon, des États-Unis et de l’Europe de l’Ouest. Ces zones empêchent la diffusion des progrès et l’ouverture des marchés et, à terme, génèrent une récession globale ;
– enfin, celui de « la Croissance Équilibrée » est un scénario de développement durable, multipolaire et coopératif.
Les auteurs montrent ensuite quel usage il convient de faire de telles projections lors de l’élaboration de choix stratégiques en distinguant notamment les politiques « sans regret », valables en toutes circonstances et celles qui impliquent une prise de risque. Ils en fournissent une illustration en montrant, pour la Communauté européenne, quels enseignements se dégagent de l’exercice pour les politiques sociales et industrielles.

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