Revue

Revue

Les centres de prospective et d'aménagement du territoire en Europe

Schéma général d’aménagement de la France, « Les centres de prospective et d’aménagement du territoire en Europe », TRP, 17, mai 1981, 283 p.

L’utilité des études prospectives à long terme n’est pas à démontrer. L’accélération du progrès technique, les rapides mutations du mode de vie, comme celles du cadre de vie et de l’environnement contraignent la société, les responsables de l’État, des entreprises, des syndicats, des collectivités régionales et locales à découvrir un horizon qui se situe au-delà du moyen terme qui, depuis quelque temps, avait permis de dépasser l’annualité des décisions ; l’aménagement du territoire, l’action régionale, l’orientation industrielle, la conversion rurale, l’urbanisme se préparent à chaque instant dans un contexte de dix, vingt ou trente années.
La recherche prospective ne peut se satisfaire des progrès particuliers d’un secteur donné de la connaissance technologique, économique ou sociale ; elle se nourrit d’une prospective globale menée dans des secteurs variés, très différents parfois de celui que l’on veut approfondir et, de ce fait, les échanges de connaissances, de méthodes et d’expériences sont essentiels.
De même, cette recherche doit faire appel aux travaux qui sont menés dans des pays très différents mais dont l’avenir peut concerner les voisins proches ou lointains. Quelles que doivent être en l’an 2000 les limites territoriales imparties à l’action de chaque gouvernement, la libéralisation des échanges mondiaux, la fuidité des capitaux, la mobilité des investissements, les effets de contagion dus au progrès des moyens de transport, de communication et de diffusion de la pensée, la compétition internationale obligent à situer ces études dans un contexte international. Les contacts et la coopération doivent s’élargir aux dimensions du monde.
Le présent document fournit une information à l’échelle européenne sur les centres qui, depuis quelques années déjà, consacrent leurs efforts, en totalité ou en partie, à la recherche prospective et aux explorations sur le futur. Il recense, dans le cadre de dix pays européens, les divers organismes d’analyse prospective qu’ils appartiennent à des services publics nationaux, à des institutions internationales ou à des centres de recherche privés. Tous ne consacrent pas la totalité de leurs études au futur, mais une partie, en tout cas, de leurs efforts sont orientés sur le « long terme ».
L’horizon de ce long terme varie, bien entendu, d’un domaine à l’autre, en fonction du rythme de développement de chaque technique et du milieu étudié : de quinze à vingt ans pour l’informatique, il peut dépasser le siècle pour la biosphère et la protection de la nature ; la planification urbaine, quant à elle, se réfère souvent aux années 2000-2020.
L’analyse des centres se limite à la prospective à long terme orientée vers le développement géographique et régional et l’aménagement des territoires. Les centres de planification et de programmation qui inscrivent leurs recherches dans le court et dans le moyen terme ou les centres de prospective non ouverts sur la prospective territoriale seront seulement mentionnés sans autre précision que leur adresse.
Le répertoire a été, en grande partie, établi à partir du recensement établi par le Conseil de l’Europe en 1969-1970. Le Secrétariat Général du Conseil de l’Europe a, à cette époque, procédé en effet, avec le concours de la SEDEIS en particulier, à un travail de recensement, effectué sous la responsabilité de M. Nicolas Sombart, Chef de Division chargé de la Prospective et de la Planification à long terme à la Direction des Affaires Politiques.
Les résultats de ce recensement ont été publiés en septembre 1970 sous le titre « Études prospectives en Europe » dans une série de fascicules consacrés à des pays et à des organismes internationaux non gouvernementaux, regroupés maintenant en deux volumes.
L’enquête du Conseil de l’Europe déborde largement les problèmes d’aménagement du territoire puisqu’elle couvre tous les domaines explorés par les organismes recensés : méthodologie, relations internationales, politique, droit, administration, sociologie, enseignement, éducation, culture, démographie, questions sociales, santé publique, urbanisme, environnement, aménagement du territoire, agriculture, développement économique, programmation, ressources et produits, progrès scientifique et technique, transports et communications. Une sélection a donc été opérée ici.
Dans un esprit de coopération, le Secrétariat Général du Conseil de l’Europe nous a aimablement autorisés à publier les fiches relatives aux organismes qui se consacrent au moins partiellement aux problèmes d’aménagement du territoire. Nous l’en remercions très vivement.
Dans certains cas, en particulier pour la France, les organismes de prospective ont bien voulu actualiser les références et s’associer ainsi à ce travail collectif, et à eux également vont tous nos remerciements.
Il ne s’agit ici que d’une première publication. La liste des organismes retenus n’est pas exhaustive ; leur description appellera, dans certains cas, compléments et rectifications ; l’inventaire de leurs travaux et de leurs projets est appelé naturellement à s’allonger ; les résultats obtenus et une meilleure prise de conscience des recherches menées parallèlement aux leurs peuvent amener certains d’entre eux à modifier leur programme de recherche.
C’est dire que ce répertoire devra faire l’objet de révisions périodiques et il convient de considérer ce document pour ce qu’il est : un outil.