Les brevets sont-ils un indicateur fiable de la compétitivité technologique des entreprises ? La réponse à cette question est loin d’être claire. En effet, peut-on mesurer la qualité d’un brevet, c’est-à-dire sa capacité à déboucher sur des percées techniques ? L’Observatoire des sciences et des techniques (OST) a essayé d’y répondre dans une étude récente portant sur un secteur particulièrement dynamique, celui de l’aéronautique et de la défense [1].
L’OST a traité les données de 18 entreprises américaines et européennes (parmi lesquelles Airbus Industries, Thales et Safran) dotées d’un portefeuille de plus de 500 familles de brevets délivrés par l’OEB (Office européen des brevets) – une famille est l’ensemble des brevets liés à une invention. Elles sont classées à l’aide de cinq indicateurs :
– la taille de leur portefeuille de brevets mesurée par le nombre de familles qui y figurent ;
– le nombre moyen de citations par d’autres brevets reçues par leurs brevets (il est représentatif de leur visibilité et donc de leur « qualité » technologique) ;
– la présence de leurs brevets dans le « top 1 % » : on mesure le pourcentage des familles de brevets de chaque entreprise parmi le 1 % des brevets les plus cités (les inventions les plus radicales ou breakthrough patents), ainsi que la part d&rsq...
