Revue

Revue

Les acteurs locaux peuvent-ils remplacer l’État ?

En 2010, le premier ministre britannique David Cameron a lancé le concept de big society, dont l’objectif est officiellement de donner plus de pouvoir aux citoyens, aux administrations et aux associations locales face à un État jugé trop puissant [1]. Il s’agit aussi (ou surtout) de compenser certaines coupes budgétaires en recourant plus souvent aux collectivités, aux fonds privés et au bénévolat. Les associations et, plus largement, tous les citoyens sont donc invités à participer à la vie locale en pratiquant le bénévolat ou en rejoignant des coopératives, afin de participer à la gestion des bureaux de poste, des bibliothèques, des écoles, des hôpitaux, etc. Pour cela, un fonds de 60 millions de pounds (71 millions d’euros) a été créé par l’État pour financer la création de start-up ou de projets locaux.

Ainsi, des parents, des associations ou des professeurs peuvent ouvrir des free schools, des écoles publiques gratuites, censées répondre à des besoins spécifiques non couverts par les autres établissements [2]. 24 écoles de ce type ont ouvert à la rentrée 2011, 55 en 2012, et 114 sont prévues pour 2013 [3]. Néanmoins, des « cafouillages » ont été signalés : ouverture annulée au dernier moment par manque d’élèves, dépenses excessives… Leur principe même a été critiqué pour plusieurs raisons : elles contribueraient à renforcer la ségrÃ...