Revue

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L’énergie nucléaire dans le brouillard

La place de l’énergie nucléaire dans le mix énergétique est débattue, en France, depuis le vote de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, en 2015. Celle-ci prévoyait de baisser la part du nucléaire dans la production d’électricité de 75 % (en 2015) à 50 % en 2025, mais EDF (Électricité de France) a estimé que cet objectif était difficile à atteindre, ce qui a amené le gouvernement à réviser, cette année, la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). En conséquence, l’objectif de diminution de la part du nucléaire à 50 % serait reporté à 2035 et impliquerait la fermeture d’une douzaine de réacteurs. Les difficultés rencontrées par EDF sur le chantier du réacteur EPR (European Pressurized Water Reactor, devenu Evolutionary Power Reactor) de Flamanville (il ne sera pas achevé avant la fin 2019), et par Areva (devenu Orano) sur celui d’Olkiluoto en Finlande, sont des éléments importants du dossier et pèsent sur l’avenir du nucléaire, en France comme à l’étranger

La filière nucléaire est une composante, plus ou moins importante selon les pays, des stratégies énergétiques dans la perspective de la sortie des énergies carbonées, afin de limiter le changement climatique. Dans un contexte de forte croissance des filières renouvelables productrices d’électricité (une croissance mondiale de 17 % pour l’éolien et de 35 % pour le solaire en 2017) et de chute de leur coût, les perspectives du nucléaire semblent plus floues. En effet, on constate que si la production mondiale d...