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L'échec de la sécurité intérieure aux États-Unis

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 309, juin 2005

Près de quatre ans après les attentats du 11 septembre 2001, aux États-Unis, la société américaine demeure traumatisée par l’événement et vit, pour une large part, dans la peur d’une nouvelle attaque terroriste. Pour faire face à ce stress sécuritaire, le gouvernement américain a créé un ministère n’ayant aucun équivalent dans le monde : le Department for Homeland Security (littéralement le département pour la Sécurité de la patrie), qui mène, depuis plusieurs années, une politique de sécurité intérieure très stricte consistant notamment à maintenir l’ensemble de la population américaine en état d’alerte.
Benjamin Friedman dresse ici un constat très négatif à l’égard de cette politique de sécurité intérieure, montrant comment les dirigeants ont développé une véritable  » démocratisation de la peur  » qui apporte de l’eau au moulin des terroristes, tout en donnant une simple illusion de sécurité aux citoyens américains. Selon lui, la politique de sécurité intérieure voit trop grand, surestime certains risques et suscite des peurs inutiles en demandant à des citoyens fort peu concernés par le risque terroriste de s’y préparer. Ce faisant, elle dépense des sommes considérables à mauvais escient, bloquant indirectement le financement de mesures bien plus utiles pour la société américaine, y compris pour sa sécurité.
Comme il le conseille en fin d’article, il importe maintenant de sortir de la paranoïa. Le risque terroriste demeure, mais il est circonscrit géographiquement et sera sans doute mieux prévenu si l’on tient compte de cet élément. Il s’agit donc d’introduire du réalisme dans la politique de sécurité intérieure et d’accepter, quoi qu’il en soit, que le risque zéro n’existe pas et n’existera sans doute jamais.

#États-Unis #Politique de défense #Terrorisme