Que ce soit en raison des inondations ou des sécheresses, la ressource en eau douce et la façon dont elle est gérée sont des sujets de plus en plus préoccupants dans le monde entier. Au cours de l’été 2023, les eaux de la Méditerranée et de l’Atlantique Nord ont battu des records de chaleur depuis le début des mesures en 1980. Déjà en 2022, la température moyenne de surface de la Méditerranée était supérieure de 1,6 °C à celle des années 1981-2012 et celle de l’Atlantique Nord-Est, de 1,4 °C. Les anomalies de température dépassent les 5 °C par endroits. Une eau qui chauffe s’évapore davantage, dissipe plus d’énergie, et génère plus de précipitations et de tempêtes. Le réchauffement marin est donc un déterminant majeur des précipitations et des tempêtes.
Au niveau mondial, chaque degré de réchauffement climatique augmente les précipitations de 1 % à 3 %. Par rapport à leur niveau de 1995-2014, celles-ci pourraient s’accroître de 12 % d’ici la fin du siècle en cas de réchauffement de 4 °C à cet horizon. Leur répartition plus inégale et intense accroîtra le nombre d’inondations et de sécheresses. En effet, les modèles climatiques prédisent que les ressources en eau renouvelables vont diminuer dans certaines régions, mais pourraient augmenter dans d’autres. Mais outre les incertitudes de ces modèles, la plus forte variabilité pluviométrique fait courir des risques de pénuries à court terme, même là où l’on anticipe une augmentation des précipitations.
L’objet de cette analyse est de synthétiser les principaux enjeux relatifs à l’évolution des ressources en eau douce dans le monde, ainsi que les recommandations formulées par les instances internationales, dans divers rapports récents, concernant les risques pesant sur la ressource et la gestion qui en est faite.
