Revue

Revue

L’eau : à vau-l’eau ?

D’une terne rétrospective à une prospective plus éclairée

en

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 439, nov.-déc. 2020

« L’eau, c’est la vie » disait Saint-Exupéry. Aucun être vivant sur la planète ne peut survivre sans cette ressource. Mais plus de deux milliards de personnes n’ont pas accès à une eau potable, plus de quatre milliards ne disposent pas de service d’assainissement, et des millions de personnes meurent chaque année dans le monde du fait de maladies liées au manque d’eau potable, d’assainissement et d’hygiène. Comment y remédier ? L’article qui suit est celui d’un homme qui a consacré toute sa carrière à cette question, depuis qu’au sortir des Trente Glorieuses l’on a pris conscience de la dégradation spectaculaire de la qualité des eaux (comme de celle plus généralement de notre environnement). Auteur d’abord d’un modèle qui, dans le prolongement de la première loi française sur l’eau (1964), inspira la création des agences de bassin, il fut appelé à la direction de l’une d’elles tout en étant étroitement impliqué dans toutes les conférences et négociations internationales sur l’eau. Il n’est pas habituel de publier dans Futuribles un témoignage, mais ce qu’il nous dit des progrès accomplis à l’issue d’un demi-siècle de déclarations gouvernementales rassurantes comme de résolutions internationales sur le développement durable, est riche d’enseignements pour l’avenir. Il montre d’abord combien la création de ces agences de bassin fut en France une innovation majeure, rompant avec les habitudes séculaires, tant royales que jacobines, puisqu’elles étaient dotées d’une exceptionnelle autonomie pour taxer les mètres cubes d’eau prélevée et les matières polluantes rejetées, afin d’investir dans les équipements et les processus d’assainissement, en étroite concertation avec les acteurs. Il en montre les bienfaits mais aussi les limites, sans trop en dire sur leur sort… Dans l’attente du neuvième Forum mondial de l’eau (Dakar, 2021), il témoigne des efforts déployés au plan international pour nous convaincre d’une évidence : il faut produire l’eau, la distribuer, épurer les eaux usées, protéger l’environnement, établir la santé publique, toutes choses qui exigent une réglementation et un prix, des impôts et des taxes, une vision à long terme et une démarche associant de très nombreux acteurs. Autant de choses sans doute également nécessaires pour assurer la transition écologique ! Mais s’il est plus facile de dire que de faire, point n’est besoin d’espérer pour entreprendre…
#Aspects politiques #Coopération internationale #Prospective #Ressources en eau