Revue

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Le lent développement de l’assurance collaborative

Comme celui de la banque, le secteur de l’assurance est touché par la transition numérique et le mouvement de désintermédiation qui l’accompagne. Le développement de modèles d’assurance peer-to-peer est également lié à un contexte économique dans lequel les particuliers sont amenés à multiplier les arbitrages. Cette tendance est enfin tout autant accentuée par la généralisation des comparateurs de prix et la sécurisation progressive des transactions sur Internet. Ces nouveaux modèles d’assurance permettent à la fois de baisser les prix des contrats d’assurance traditionnels et de développer des produits dédiés, que ce soit en regroupant des particuliers désirant s’assurer sur un domaine précis, ou en permettant de construire des solutions d’assurance à la carte pour des besoins spécifiques.

Pionnier dans le secteur, l’allemand Friendsurance, lancé en 2010, fonctionne sur un modèle de micromutuelle. Le site repose sur la connexion des souscripteurs à un réseau fonctionnant comme un réseau social : la plate-forme permet à ses utilisateurs de se rassembler pour souscrire. À la fin de l’année, en l’absence de sinistre, ses membres récupèrent jusqu’à 50 % des primes versées [1]. Bought by Many combine pour sa part le crowdsourcing pour la détermination des produits et l’achat groupé pour la négociation des prix, ce qui lui permet de proposer des solutions très spécifiques (couverture santé chien pour une race en particulier, assurance voyage expatriés pour les diabétiques) et d’occuper des marchés de niche [2]. Le modèle de la franchise collaborative est pour sa part adopté par des plates-formes comme Inspeer, qui permet à une communauté de couvrir après sinistre une partie des frais de franchise du sinistré. L’autoassurance supprime enfin tout intermédiaire : le site Peercover.com propose par exemple à chaque assuré de verser une prime,...