L’énergie nucléaire, longtemps décriée en raison des risques inhérents à ses structures de production et des déchets à durée de vie très longue qu’elle génère, pourrait retrouver ses lettres de noblesse, notamment en France, comme on l’a vu dans l’article précédent de Pierre Bonnaure dans ce numéro. Cependant, lorsqu’on y regarde de plus près, on constate que l’industrie nucléaire porte en elle un certain nombre de questions non réglées, à commencer par le démantèlement des installations devenues obsolètes ou appelées à le devenir.
Le nucléaire a pris son essor après la Seconde Guerre mondiale mais, depuis, plusieurs générations de technologies ont été développées et la plupart des centrales aujourd’hui en fonction, principalement issues de la deuxième génération, sont théoriquement en fin de vie – du moins si l’on se réfère à ce que l’on en disait au moment de leur construction. Se pose donc le problème de leur démantèlement et du nettoyage des sites sur lesquels elles sont implantées, une question épineuse sur laquelle Pierre Bonnaure livre ici un éclairage (perspectives, stratégies, financement, gestion des déchets…) dont il ressort que malheureusement, en France, rien n’est vraiment réglé, que le débat public est bien pauvre sur le sujet et qu’en cette matière, les investissements (en recherche comme financiers) ne sont pas à la hauteur des besoins d’un secteur pourtant à l’origine des trois quarts de la production nationale d’électricité.
