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Le chômage des jeunes en France, un problème de formation ?

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 186, avril 1994

Le taux de chômage des jeunes de moins de 25 ans oscille en France, depuis une dizaine d’années, entre 19 et 25 % ; il se situe donc en moyenne à un niveau deux fois plus élevé que celui de l’ensemble de la population active et ce malgré les nombreuses mesures qui ont été adoptées pour essayer d’y remédier. Cette relative stabilité du taux de chômage des jeunes, qui masque certes une baisse du nombre de jeunes chômeurs, est d’autant plus préoccupante que nous avons enregistré une très forte diminution du taux d’activité des moins de 25 ans (liée essentiellement à l’allongement de leur scolarité) qui est aujourd’hui de loin le plus faible de tous les grands pays occidentaux.
Face à ce défi, les débats se sont souvent focalisés sur les problèmes de formation, soit en termes quantitatifs (insuffisance du nombre de diplômés, inadéquation de la structure des flux de diplômés à la demande du système productif), soit en termes plus qualitatifs (inadéquation de la formation acquise dans le système éducatif par rapport aux réels besoins des entreprises).
Mais ces arguments ne permettent pas, selon Jérôme Gautié, d’expliquer complètement l’ampleur du chômage des jeunes en France qui, selon lui, serait la conséquence du fonctionnement du marché du travail qui reporte, plus que dans d’autres pays (et notamment en Allemagne, souvent citée en exemple), la pénurie d’emplois sur les moins de 25 ans.
Il s’agirait donc avant tout, affirme Jérôme Gautié, d’un « phénomène de file d’attente » qui, en quelque sorte, amènerait à faire supporter par les jeunes (comme nous l’avons fait supporter également par les quinquagénaires) les effets pervers d’un chômage qu’on ne parvient pas à endiguer. C’est, affirme l’auteur, dans ce cadre qu’il faut examiner « le rapport qualité/prix » des jeunes, comparativement à celui de leurs aînés et, par conséquent, resituer le débat sur leur formation ainsi que sur le coût de leur travail.

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