Malgré les crises économiques dans les pays à revenu élevé, les transferts de fonds des émigrés vers les pays à revenu faible ou moyen [1] ne se tarissent pas. L’aide publique au développement était déjà, depuis plus de 20 ans, inférieure aux envois d’argent privé des migrants ; désormais, depuis 2022 dans le monde (voire depuis 2017 si l’on exclut la Chine de cette analyse), ces envois dépassent clairement les investissements étrangers, autrement dit les investissements productifs.
Les principaux récipiendaires de ces flux sont l’Inde (111 milliards de dollars US en 2022), le Mexique, la Chine, les Philippines, suivis du Pakistan, qui reçoivent respectivement 61, 51, 38 et 29 milliards de dollars US. Les pays les plus dépendants de l’argent de leur diaspora sont ceux où l’aide venant de leurs ressortissants à l’étranger représente une grande part du PIB (produit intérieur brut). Le premier dans ce cas en 2022 est le Tadjikistan (51 % du PIB), puis viennent le Tonga (44 %), le Liban (36 %), suivis de Samoa, du Kirghizstan, de la Gambie, du Honduras, du Salvador et du Népal.
La croissance globale des flux vers des pays à faible ou moyen revenu a augmenté rapidement en 2021 et 2022, au sortir de la crise de la Covid, respectivement de 10 % et 8 %, mais ces flux sont dépendants de la conjoncture économique des pays où sont localisés les migrants. L’Arabie Saoudite est au troisième rang des pays d’origine des transferts d’argent après les États-Unis et Les Émirats arabes unis.
Ainsi les flux vers l’Asie du Sud ont bénéficié d’une amélioration de l’emploi et des revenus du pétrole dans les pays du Golfe, ainsi que d’une reprise de l’emploi dans les pays de l’OCDE ...