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L'Afrique du Sud, entre laboratoire et exemple

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 335, novembre 2007

Après plus de 40 ans d’un régime de ségrégation, l’apartheid a pris fin, en Afrique du Sud, en juin 1991. Trois ans plus tard, les premières élections multiraciales ont officiellement ouvert la période dite  » postapartheid « , qui voit la société sud-africaine se remodeler pour effacer les traces du passé. Comment s’opère ce remodelage, comment les Noirs reprennent-ils place dans l’économie, quel rôle joue l’État dans ce rééquilibrage ? Telles sont les questions étudiées par Laurent et Daniel Bouchacourt dans cet article.
Après une présentation des principales caractéristiques socio-économiques de ce pays, les auteurs examinent en détail la stratégie de discrimination positive qui a servi de fil conducteur au gouvernement sud-africain pour rendre à la population noire la place qui lui revient dans l’économie nationale, et faire en sorte de réduire les inégalités sociales. Comme ils le soulignent, les deux instruments de cette politique volontariste, le Black Economic Empowerment suivi du Broad-Based Black Economic Empowerment, sont utilisés de manière très pragmatique, à partir de moyens d’action immédiats, rapidement remis en question s’ils se révèlent impropres à répondre aux objectifs de long terme qui ont été fixés. Et selon les auteurs, ce pragmatisme, la maturité politique avec laquelle le gouvernement sud-africain fait évoluer le pays, et la forte imbrication des sphères politique et économique constituent des éléments exemplaires qui font de l’Afrique du Sud à la fois un laboratoire et un modèle pour les pays émergents, mais aussi pour des pays développés qui, comme la France, tendent à s’enliser.

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