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L'adhésion de la Turquie à l'Union européenne

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 303, décembre 2004

Le 6 octobre dernier, la Commission européenne a rendu public son rapport sur les perspectives d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne (UE), un rapport favorable à l’ouverture de négociations sur son éventuelle intégration. Depuis lors, la polémique fait rage, notamment en France, quant à la vocation de ce pays à rejoindre l’ensemble européen : les partisans de l’adhésion invoquent le passé européen de la Turquie et son association à l’Union depuis 1963, ainsi que son statut exemplaire d’État démocratique et laïc dans le monde musulman ; ses opposants arguent de sa position géographique trop extra-européenne et du peu de valeurs communes avec les Européens (non-respect des droits de l’homme, islam…).
Pour bien comprendre les arguments des uns et des autres, il importe de connaître ce pays, son histoire, sa situation économique et politique, le mode de vie de ses habitants… Jean Raphaël Chaponnière nous en présente, dans cet article, les principales caractéristiques, avant de détailler les enjeux sous-jacents de la candidature de la Turquie à l’entrée dans l’UE, et les craintes qu’elle suscite, à tort ou à raison, par exemple en matière de migrations internationales ou sur le plan religieux. Ainsi qu’il y insiste, les coûts potentiels de l’adhésion de ce pays à l’UE sont à comparer avec ceux d’une éventuelle non-adhésion – une comparaison rarement faite par les commentateurs.
Au final, l’incertitude entretenue par l’UE depuis des décennies, et pour encore plusieurs années, quant à l’avenir européen de la Turquie n’est que le reflet de ses difficultés à définir les critères de son expansion future : l’Europe jusqu’où, selon quelles valeurs communes et quel projet (libre-échange ou unité politique) ?

#Turquie #Union européenne