Depuis la fin du XIXe siècle, l’accès au savoir va croissant dans les démocraties, avec la massification et l’élévation du niveau d’éducation, parallèlement à la multiplication des canaux de diffusion et d’accès à l’information. Face à cette profusion de contenus et à l’apparition des fake news et autres distorsions des savoirs, séparer le bon grain de l’ivraie en matière d’information est devenu une tâche complexe. Exercer cette tâche en ayant à cœur d’identifier et éclairer les enjeux d’avenir complique encore l’exercice, et constitue un des principaux objectifs de ce que l’on appelle la veille.
Cette activité, Futuribles International l’exerce au quotidien au travers de son site d’information en ligne et de ses services (notamment de formation) ; et en partage les fruits avec ses partenaires. Mais d’autres centres, moins généralistes, centrés sur un cœur de métier ou un domaine spécifique, effectuent aussi une veille poussée dans leur secteur. C’est le cas du CEP (Centre d’études et de prospective) qui s’y emploie pour le compte du ministère français de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire.
Outre ses lettres et blogs présentant régulièrement les informations recueillies sur les thématiques d’intérêt du ministère — agriculture, alimentation, écologie, politique agricole, agroéconomie, professions agricoles, biotechnologies… —, dont Futuribles se fait régulièrement le relais, signalons la parution, en juillet 2023, d’un quatre pages spécifiquement consacré à « La veille, au service de l’action publique ». Bruno Hérault et Julia Gassie, du CEP, y présentent l’intérêt et les enjeux inhérents à l’activité de veille, et la façon dont cette veille entend nourrir l’action publique — en particulier celle du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire.
Après avoir rappelé la « profusion d’informations et [l’]incertitude informationnelle » qui en découle, justifiant une veille sérieuse, reposant sur des sources fiables et vérifiant / analysant soigneusement les informations retenues, cette note insiste sur l’état d’esprit qui doit animer les « veilleurs » et sur les méthodes qui peuvent être utilisées pour repérer, trier et mettre en valeur l’information pertinente. Cette partie de l’analyse, qui montre l’importance de bien choisir ses sources d’information et de documenter les indicateurs servant de base aux analyses sectorielles, vaut bien évidemment pour la veille au sens large, quel que soit le domaine dans lequel elle est menée. Elle rappellera ou donnera donc des clefs essentielles au lecteur investi dans ce type d’activité.
La fin de la note illustre le propos par la pratique de la veille au CEP, et son apport à l’action publique en matière de politique agricole et alimentaire : elle fournit aux pouvoirs publics les outils nécessaires à la prise de décision — et nourrit sans doute bien d’autres acteurs impliqués dans le secteur agroalimentaire…
Source : Hérault Bruno et Gassie Julia, « La veille, au service de l’action publique », Analyse, n° 191, juillet 2023, CEP.
