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La Société autophage. Capitalisme, démesure et autodestruction

Analyse de livre

« Depuis quelque temps, l’impression prédomine que la société capitaliste est entraînée dans une dérive suicidaire que personne ne veut consciemment mais à laquelle tout un chacun contribue (p. 9). » Tel le roi grec Érysichthon, la société contemporaine s’autodévore sans apaiser sa faim inextinguible et la crise que nous connaissons ne peut trouver de solution dans le cadre d’un système dont l’essence est l’accroissement perpétuel.

JAPPE Anselm, « La Société autophage. Capitalisme, démesure et autodestruction », La Découverte, septembre 2017, 248 p.

Les concepts de fétichisme et de narcissisme permettent de comprendre la logique de cette démesure, et du processus d’accroissement et de destruction qu’elle nourrit. Reprenant les analyses des Aventures de la marchandise [1], Anselm Jappe prolonge ainsi la critique marxienne de la valeur. Marx accomplit en effet une critique radicale de la valeur, de la marchandise, du travail abstrait et de l’argent, conduisant le regroupement des produits de nos diverses activités sous le concept de marchandise dont la production devient elle-même un auxiliaire pour produire de l&rsqu...