Comment faire face à la « coalition fossile » qui voit souvent populistes, extrême droite et conservateurs s’allier, et comment « aller vite et droit » vers la « révolution obligée » dans les 30 années qui viennent ? Ces deux questions sont au cœur du livre de David Djaïz, essayiste et enseignant à Sciences Po Paris, et Xavier Desjardins, professeur en urbanisme à Sorbonne Université, géographe et spécialiste de l’aménagement du territoire et des enjeux écologiques.
Selon eux, la trajectoire est claire, elle allie « choc d’investissement et choc de justice sociale », tout en mariant sobriété et « esprit de conquête ». L’enjeu est de taille car « la transformation écologique n’a pas commencé ». Alors comment s’y prendre sans « se tromper de chemin » et sans « multiplier les étapes intermédiaires » ? C’est ce mode d’emploi que présentent les auteurs, analysant préalablement l’ampleur du changement à accomplir au travers de deux questions essentielles : qui doit payer ? Que doit-on changer ?
Décrivant ensuite les modèles chinois et américain et leurs trajectoires, ils présentent aussi les faiblesses du Pacte vert européen en cours, et proposent de renouveler radicalement ce dernier en indiquant les pistes à suivre pour une « transformation écologique européenne réussie ». Le chantier est vaste et les réponses à apporter doivent s’appuyer sur les « forces de l’Europe » : l’État-providence, la diversité des territoires qui la composent et des modes de vie, et la bonne santé de la société civile dans un cadre démocratique et pluraliste.
S’appuyant sur de nombreuses expériences et pratiques de terrain, les auteurs proposent trois piliers : un « imaginaire de la solidarité » reposant sur un État-providence élargi à tous les pays d’Europe, et étendu aux relations entre « les êtres humains et leur environnement » [1] ; un nouveau pacte de production et de consommationÂ...
