Revue

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La prolifération des espèces invasives

La prolifération des espèces invasives.
Une espèce invasive désigne « une espèce introduite par l’homme en dehors de son aire de répartition naturelle (volontairement ou fortuitement) et dont l’implantation et la propagation menacent les écosystèmes, les habitats ou les espèces indigènes avec des conséquences écologiques et / ou économiques et / ou sanitaires négatives ».

Les espèces invasives sont considérées par l’IPBES — Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Economic Services, l’homologue du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) sur les questions de biodiversité — comme le second facteur de déclin de la biodiversité, après la destruction des habitats naturels par les activités anthropiques de déforestation et d’urbanisation. Sur un échantillon de 247 espèces étudiées, elles ont contribué à l’extinction de 25 % des plantes et de 33 % des animaux (42 % des reptiles et 47 % des mammifères) depuis la fin du Moyen-Âge [1]. Ainsi, alors que l’humanité se préoccupe de la disparition de certaines espèces, elle doit donc désormais envisager de lutter contre la prolifération d’autres espèces.

Les espèces invasives peuvent être végétales ou animales, et présentent plusieurs caractéristiques communes. Elles sont dites opportunistes, c’est-à-dire capables de s’adapter aux conditions offertes par les aménagements des milieux naturels comme artificialisés, pour s’installer dans des niches laissées vacantes par les espèces autochtones ou les activités humaines. Nouvellement introduites, ces espèces ne possèdent pas de prédateurs naturels qui en temps normal régulent leur population dans leur aire d’origine. Il peut dans ce...