Les systèmes de valeurs diffèrent d’un pays à l’autre en Europe. Les évolutions observées entre 1981 et 1990 témoignent-elles cependant d’un phénomène de convergence ?
Non, répondent O. Galland et Y. Lemel, puisque l’on constate que les positions restent inchangées sur le premier axe de l’AFC – axe modernité/tradition – et un glissement général homothétique sur le second – insatisfaction/intégration sociale -. Ce glissement semblant témoigner du fait que les Européens étaient plus satisfaits et mieux intégrés en 1990 qu’en 1981…
Mais d’autres variables interviennent qui, par exemple, amènent les auteurs à distinguer deux groupes de pays au sein desquels les positions se seraient rapprochées : le « groupe » nordique devançant le « groupe méditerranéo-germanique » qui le suit, mais sans combler son retard. Ou encore, l’influence du revenu et de l’appartenance socio-professionnelle qui révèlent l’instauration d’un divorce entre une classe supérieure et une classe moyenne-inférieure.
Enfin, s’attachant à expliquer les évolutions, O. Galland et Y. Lemel montrent qu’en dépit du fait que le vieillissement entraîne les individus du modernisme vers la tradition, chaque nouvelle génération est plus moderniste et … mieux intégrée que la précédente. Qu’en outre avec le renouvellement des générations se développe, au niveau européen, une plus grande communauté de valeurs.
La permanence des différences. Une comparaison des systèmes de valeurs entre pays européens
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 200, juillet-août 1995
