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La Fabrique du crétin digital. Les dangers des écrans pour nos enfants

Analyse de livre

Après TV lobotomie [1], ouvrage dans lequel il prenait vigoureusement à partie des défenseurs du petit écran et leur déni quant à son emprise et ses effets dévastateurs sur l’intelligence humaine, après L’Anti-régime [2] puis L’Anti-régime au quotidien [3] dans lesquels il dénonçait l’aberration physiologique des régimes restrictifs, Michel Desmurget est de retour et nous invite à le rejoindre dans le cœur de cible des neurosciences cognitives, son ADN scientifique.

Desmurget Michel, La Fabrique du crétin digital. Les dangers des écrans pour nos enfants, Paris : Seuil, août 2019, 432 p.

Particulièrement argumenté, illustré par d’abondantes références, son dernier ouvrage, La Fabrique du crétin digital, s’emploie à tenter de démystifier voire démythifier ce qu’il considère comme une « légende urbaine », à savoir celle des bienfaits du numérique sur les performances neurocognitives de la génération mutante des « digital natives » dotés d’un cerveau réputé « transcendé ».

En deux consistantes parties – Homo mediaticus puis Homo numericus – étayées de près de 2 000 renvois bibliographiques et conclues par un épilogue au vitriol (« Parfois les mots ne font qu’accroître la colère : on part exaspéré, on finit ulcéré », s’insurge-t-il), Michel Desmurget construit pas à pas un solide réquisitoire débouchant sur l’énoncé de sept règles essentielles de consommation numérique destinées à « rendre à la vie les heures reprises à l’hégémonie de l’écran ». Recommandations toutefois assez c...