Revue

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La douleur est-elle la même chez l’homme et la femme ?

La douleur est une sensation désagréable mais qui a son utilité : elle est une alerte signalant une agression. Toutefois, elle peut devenir chronique, se manifester par une hypersensibilité, c’est-à-dire une sensation douloureuse à des stimulations normalement indolores, et alors elle est un fardeau difficile à supporter. Une fraction importante de la population (15 % à 25 %) souffrirait de douleurs chroniques, associées à des problèmes locaux d’inflammation ou à des lésions de nerfs (douleurs neuropathiques). La médecine ne dispose pas de remèdes satisfaisants. Les opiacées auxquelles on recourt généralement ont des effets secondaires marqués et sont actuellement pointés du doigt aux États-Unis, à cause de la dépendance qu’elles induisent. L’Association américaine de neurologie tire la sonnette d’alarme : depuis le relâchement des normes de prescription de ces drogues dans les années 1990, 100 000 décès par overdose leur seraient attribuables. Le traitement des douleurs chroniques est un véritable problème de santé publique.

Des méta-analyses (analyses d’ensembles de travaux) suggèrent une prévalence des douleurs chroniques chez la femme, le sexe féminin présentant plus de cas de syndromes associés avec ce type de douleur : migraine, ostéo-arthrite, fibromyalgie… Une telle observation est évidemment critiquable pour de multiples raisons, comme un recours différent à la médecine ou une échelle de la douleur différente. Toutefois, l’ensemble des analyses faites en laboratoire confirme cette affirmation : la sensibilité féminine est plus grande aux traitements expérimentaux : choc électrique, chaleur ou froid, pression, ischémie.

L’intervention du système immunologique

La douleur peut provenir d’un traumatisme des tissus, superficiels ou profonds. Les cellules lésées et les neuro...