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La Croissance verte contre la nature. Critique de l’écologie marchande

Analyse de livre

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Depuis le début du siècle, la crise climatique et les impératifs du développement durable de la planète ont mis à l’ordre du jour la croissance verte, dont le Green New Deal européen est la version récente. Dans son livre, Hélène Tordjman, qui est économiste, met au jour les mécanismes complexes qui sont en jeu dans cette nouvelle économie qui se veut respectueuse d’une nature transformée par les activités humaines.

Tordjman Hélène, La Croissance verte contre la nature. Critique de l’écologie marchande, Paris : La Découverte, mars 2021, 352 p.

L’auteur rappelle dans son premier chapitre que les progrès des nanotechnologies et des biotechnologies, dans les années 1990, ont suscité l’espoir que leur convergence avec les technologies de l’information et les sciences cognitives (donnant les NBIC) ouvrirait la voie à une exploitation raisonnée des ressources naturelles, et à la « bioéconomie ». Une conférence organisée aux États-Unis, en 2001, par la National Science Foundation (NSF) a donné une impulsion à ce programme, tandis que les transhumanistes formaient le projet, inspiré par une idéologie scientiste, de transformer radicalement l’espèce humaine par les techniques dérivées des NBIC. Face à ces ambitions américaines, la Commission européenne a souligné, dans plusieurs rapports, en 2010-2012, la nécessité de développer la bioéconomie. La biologie synthétique (la synthèse de génomes) est l’une des technologies clefs de cette « Quatrième Révolution industrielle » célébrée, en 2018, lors du Forum éco...