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Interrogations sur un désastre

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 251, mars 2000

Suite aux violentes tempêtes qui sont survenues en France en décembre 1999 et aux conséquences dramatiques qu’elles ont entraînées, nous avons demandé à trois éminents spécialistes de nous faire part très brièvement de leur point de vue: s’agissait-il d’un phénomène ponctuel, aléatoire, ou d’un signe avant-coureur lié au changement climatique? Ce phénomène était-il prévisible? Des précautions auraient-elles pu être prises? Quelles leçons peut-on tirer de l’événement, de ses conséquences et de la manière de les gérer?
Le premier de ces spécialistes est André Lebeau, dont la réflexion porte d’abord sur la prévision, ensuite sur la prévention.
Météo France, rappelle-t-il, a diffusé un bulletin d’alerte 24 heures à l’avance. Mais il est vrai que l’intensité de la tempête a été sous-estimée et qu’un enjeu important est de savoir si des progrès sont envisageables pour anticiper l’intensité de tels événements avec un préavis suffisant. Question difficile puisqu’elle renvoie à l’impact des activités humaines sur l’évolution des climats…
S’agissant ensuite de la prévention, André Lebeau distingue trois niveaux: d’abord les ravages inévitables causés au milieu naturel (on lira avec intérêt, à ce sujet, les contributions de Paul-Henri Bourrelier et de Jean de Montgolfier); ensuite la mise en garde de la population qui, à l’évidence, n’est guère sensibilisée, en métropole, à des risques auxquels, en d’autres lieux plus souvent confrontés à de telles catastrophes, les populations prennent garde davantage. Enfin, écrit André Lebeau, il est évident que si de tels événements devenaient récurrents, il faudrait assurément prendre des mesures de précaution beaucoup plus importantes.
H.J.

#Catastrophes #Météorologie