Revue

Revue

Informatique : quelles chances pour l'Europe ?

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 162, février 1992

Prolongeant et approfondissant le débat ouvert par la revue Futuribles sur l’industrie européenne de l’électronique et de l’informatique, nous publions ici le point de vue particulièrement intéressant de Francis Lorentz qui – avant même de commenter les propositions d’actions de la Commission des Communautés Européennes et d’y ajouter quelques suggestions – entend remettre à leur juste place un certain nombre d’idées reçues.
La première d’entre elles touchera spécialement les lecteurs de Futuribles, amplement sensibilisés au phénomène de la mondialisation de l’économie et qui peuvent donc, à juste titre, s’interroger sur la pertinence d’une stratégie s’inscrivant dans une logique territoriale à l’heure où l’on pourrait penser que l’industrie s’organise suivant une logique de réseau à l’échelle planétaire impliquant l’obsolescence du concept traditionnel de frontière.
F. Lorentz montre les limites, voire les dangers, d’un tel raisonnement, spécialement dans un secteur aussi stratégique que l’informatique et souligne d’ailleurs la nécessité de ne point confondre l’industrie européenne avec l’industrie en Europe.
S’attaquant ensuite à l’idée que la guerre étant perdue sur les équipements, qui d’ailleurs seraient de plus en plus banalisés il suffirait de nous concentrer sur les logiciels, il montre que le développement des logiciels est intimement lié à celui des matériels.
Non las de lutter contre des conceptions qu’il estime erronées, il souligne la synergie nécessaire, entre les grandes entreprises et les PME. Mais surtout il montre que si la coopération européenne est éminemment nécessaire, elle ne saurait se substituer à une compétition ayant aussi des aspects salutaires. F. Lorentz insiste sur le fait que la coopération et la compétition ne sauraient se dérouler sainement sans qu’un minimum des conditions soient réunies, tant concernant le rôle de l’Etat que celui du marché.
Le Président-Directeur Général de Bull ne se prive pas ensuite d’exprimer son point de vue sur la pertinence des propositions formulées par la Commission, en insistant sur leur bien-fondé et leurs limites, mais aussi leur faisabilité et l’exigeant échéancier de leur mise en oeuvre. Le pragmatisme évident qui inspire en l’espèce son propos l’amène en définitive à formuler quelques propositions complémentaires, révélatrices de la démarche de l’entrepreneur, de ses espoirs et des ses craintes vis-à-vis de l’Eurocratie.

#Communauté européenne #Concurrence #Informatique #Politique industrielle #Propositions