Revue

Revue

Inégalités sociales à l’école : quels risques pour demain ?

Contrairement à ce que l’on indique souvent, la France n’est pas le royaume des inégalités scolaires. Elle est l’un des pays qui comptent le plus de diplômés de l’enseignement supérieur au sein des générations récentes : 43,6 % des 30-34 ans (données Eurostat pour 2012), contre 35,7 % en moyenne européenne et 32 % en Allemagne. L’Hexagone est parmi les pays qui comptent le moins de sortants précoces du système scolaire, toujours selon les données d’Eurostat : un peu moins de 10 % des 18-24 ans avaient quitté l’école prématurément en 2013 ; la France se situe au niveau de l’Allemagne, bien en dessous de la moyenne de la zone euro (13,7 %) de l’Italie (17 %) ou de l’Espagne (23,6 %) [1]. Si l’on considère les descendants des parents peu diplômés (ayant au mieux le niveau de fin de troisième), 22 % sont eux aussi peu diplômés en France, contre 34 % en moyenne dans l’Union européenne. Parmi les grands pays, seul le Royaume-Uni fait mieux avec 16 %. Ces indicateurs sont totalement passés sous silence dans le débat actuel.

Part des 30-34 ans diplômés de l’enseignement supérieur dans l’Union européenne en 2012 (%)

Source : Eurostat, données de 2012. © Centre d’observation de la société.

L’École française n’est pas la caricature que l’on en fait, mais elle demeure marquée par les inégalités. Pour les jeunes âgés de 15 ans, la France est l’un des pays où le milieu social a une influence forte, comme le montrent les données de l’étude internationale PISA de l’OCDE [2]. Une hausse d’une unité de l’indice du milieu social en France aura...