Notons en préambule que le titre de cet ouvrage de Daniel Cohen est tiré d’une chanson de Diane Tell [1].
Durant des millénaires, « prêtres, rabbins et muftis avaient expliqué que les hommes ne parviendraient pas à surmonter la famine, les épidémies et les guerres. Puis sont venus les banquiers, les investisseurs et les industriels ; en deux siècles, ils y sont parvenus » (Yuval Noah Harari [2]). La société industrielle a remplacé la société féodale, les ingénieurs ont pris la place des prêtres, la prospérité l’a emporté sur la misère. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, le nombre de suicides a dépassé le nombre de morts sur les champs de bataille et l’on meurt davantage d’obésité que de famine !
Toutefois, ce modèle de société ne tient que s’il avance. Dès que les gains de productivité ralentissent, la croissance économique s’étouffe et l’ascenseur social se bloque. Ceux qui se trouvent en bas des marches ressentent...