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Environnement et commerce international. Le principe de précaution sur la ligne de fracture

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 262, mars 2001

 » La théorie classique du libre-échange a pour fondement l’idée que la liberté des échanges en univers concurrentiel concourt à améliorer le bien-être de toutes les parties à l’échange.  » En bref, que le commerce serait un jeu à somme positive et donc que toutes les restrictions au commerce international ne peuvent que porter atteinte au bien-être collectif.
Olivier Godard montre ici que cette théorie fait l’impasse sur la problématique environnementale. Elle suppose, en effet, que toutes les composantes du coût de production des marchandises – notamment leurs effets négatifs sur l’environnement – sont internalisées par les producteurs. Or, cela n’est pas le cas. Il s’attache donc à montrer quelles sont les corrections optimales à apporter.
Il commence par examiner comment concilier – au prix de quels correctifs – libre-échange et protection de l’environnement, en fonction de l’origine des externalités (la consommation des produits ou les procédés de production) et de leur caractère local ou planétaire. Mais il montre ensuite que la typologie qui peut ainsi être élaborée a une vertu toute limitée et se trouve remise en question par l’apparition des risques sanitaires et environnementaux non scientifiquement établis, donc fondamentalement par le principe de précaution et la manière suivant laquelle il peut être appliqué.
Certains lecteurs trouveront peut-être l’exposé un peu ardu. Mais reconnaissons qu’il porte sur un enjeu majeur : comment concilier – voire amender – les règles du libre-échange en fonction des exigences nouvelles liées à la protection de l’environnement ou, pour le formuler encore autrement, réhabiliter les préoccupations de long terme dans les règles du commerce international, veiller tout à la fois à leur respect et au fait qu’elles ne soient pas abusivement exploitées à des fins protectionnistes.
Cet article ne concerne pas seulement les instances publiques, nationales et internationales – l’Organisation mondiale du commerce en particulier -, mais également les entreprises confrontées au problème de la localisation de leurs activités productives et à leur position concurrentielle sur les marchés mondiaux.

#Commerce international #Environnement