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Économie circulaire en 2040

L’INRS (Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles) est une association paritaire spécialisée dans les questions de santé et sécurité au travail. Il mène régulièrement des réflexions prospectives avec l’appui méthodologique de Futuribles. En avril 2019, il a publié les résultats d’une réflexion sur l’économie circulaire à l’horizon 2040. Le concept d’économie circulaire part d’un constat : celui que le modèle économique actuel, dit linéaire, n’est pas tenable. Il se traduit en effet par la croissance continue de l’extraction de matières premières, de la fabrication de biens et de la production de déchets, et donc par des externalités environnementales préoccupantes. En réponse, l’économie circulaire propose de mieux valoriser les ressources naturelles et de réduire ces impacts environnementaux à toutes les étapes du cycle de vie des produits.

Mais comment mettre en pratique ce concept, avec quels leviers et quels acteurs ? Quelles applications de l’économie circulaire peut-on envisager à un horizon de 20 ans en France ? Surtout, comment s’assurer que la prise en compte des enjeux environnementaux ne se fasse pas au détriment des enjeux humains, et donc des conditions de travail ? Pour répondre à ces questions, une réflexion d’un an a été menée par l’INRS, avec le soutien de Futuribles et d’un groupe d’une dizaine d’experts et de professionnels aux profils complémentaires. La méthode de construction de scénarios par l’analyse morphologique a été employée : 16 variables considérées comme particulièrement importantes pour l’avenir de l’économie circulaire ont été identifiées. Chacune d’entre elles a fait l’objet d’une analyse rétrospective et prospective, avec l’identification d’hypothèses à l’horizon 2040. Puis ces hypothèses ont été combinées pour construire quatre scénarios d’évolution possible de l’économie circulaire d’ici 20 ans :

– « Mondialisation linéaire » correspond au scénario tendanciel, donc au maintien d’une économie reposant sur une forte consommation de ressources naturelles.

– Dans « Économie circulaire portée par la mondialisation », des acteurs privés plébiscitent ce modèle dans un contexte de progrès technologiques majeurs et de course à l’innovation.

– Dans « Volontarisme politique européen », l’Europe devient leader d’une économie sobre en ressources pour accroître son autonomie et sa résilience.

– Enfin, « Transition gérée localement » imagine la multiplication d’écosystèmes locaux de transition.

Un travail spécifique a ensuite permis de mettre en évidence les principaux enjeux en termes de santé et sécurité au travail autour de questions telles que l’éco-conception, la maintenance ou encore la traçabilité.

#Conditions de travail #Économie circulaire