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Du bluff génétique à la police moléculaire

Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 266, juillet-août 2001

Jamais, sans doute, les progrès de la science et des techniques n’ont été aussi ambivalents, inspirant (singulièrement dans le domaine du vivant) des craintes et des espoirs aussi grands.
S’attachant ici au progrès de la génétique, Jacques Testart montre d’abord la part de mythes et de réalités dans les progrès accomplis, en soulignant notamment combien le progrès des connaissances révèle l’étendue de notre ignorance ou, plutôt, celle de l’incertitude qui subsiste sur bien des questions. « L’attitude des autorités scientifiques et politiques révèle un souci de croire et faire croire à la maîtrise génétique, souci qui frôle la falsification et l’irresponsabilité », écrit-il, pour dénoncer, en substance, la vanité des hommes, leur propension à se targuer d’un savoir qu’ils ne possèdent pas vraiment.
Nonobstant l’incertitude qui subsiste, l’auteur montre dans une deuxième partie « à quoi peut servir la génétique ». Il souligne les progrès que l’on peut en attendre, notamment au plan de la médecine dite prédictive, mais souligne corrélativement les dangers qui peuvent en résulter lorsque l’on prétendra procéder à une sélection génétique, à une course au  » mieux-disant moléculaire  » ou, pire encore, à de véritables opérations de « purification génique », un redoutable « flicage moléculaire ».
Il est urgent, affirme l’auteur, de « démystifier les fabuleuses promesses de la génétique et de mettre la technoscience en démocratie ». Il s’agit là, sans nul doute, d’un enjeu majeur pour les années à venir, qui nous concerne tous et sur lequel nous ne saurions laisser délibérer en secret les seuls initiés de la génétique…

#Éthique #Génétique