La politique agricole commune (PAC) adoptée par les Européens, en privilégiant une optique strictement productiviste, a certes permis à la plupart des marchés communautaires de devenir autosuffisants mais elle se solde aujourd’hui par de tels excédents que le retour à la friche d’une partie des terres est présenté comme inévitable.
La déprise qui en résulte en grande partie suscite cependant un vif débat qui porte tout à la fois sur les avantages et les dangers d’une agriculture par trop intensive et sur l’usage des terres a faible rendement.
En réalité, le débat ne concerne pas seulement les modes de gestion agricole mais renvoie beaucoup plus fondamentalement à la question de l’avenir de l’espace rural, des activités qui peuvent s’y développer, au profit de quels objectifs et suivant quelles modalités.
L’article d’Arnaud Comolet montre ici que le débat sur la déprise ne saurait être limité à la seule équation du rendement et de la surface agricole, en raison notamment des facteurs écologiques et sociaux essentiels qui doivent être pris en considération. Il montre aussi hélas combien en la matière font défaut les analyses et l’imagination.
Déprise agricole et avenir de l'espace rural français
Cet article fait partie de la revue Futuribles n° 140, février 1990
