Revue

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CO2 Emissions in 2023

A New Record High, but Is there Light at the End of the Tunnel?

Analyse de rapport

en
La 28e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP28), organisée à Dubaï, dans les Émirats arabes unis, du 30 novembre au 12 décembre 2023, a reconnu dans sa déclaration finale la nécessité d’opérer une « transition hors des énergies fossiles », les États étant invités à y contribuer, « afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050 conformément aux préconisations scientifiques ». Le terme de « transition » est certes ambigu [1], car il peut être interprété de plusieurs façons, il n’invite pas à « sortir » des énergies fossiles (phasing out), mais la déclaration de Dubaï marque, sans aucun doute, une évolution de l’attitude des États qui, jusqu’à présent, étaient réticents à envisager cette transition. Dans un rapport paru après la COP28, l’AIE (Agence internationale de l’énergie) fait le bilan des émissions mondiales de CO2 et s’interroge sur le chemin qui reste à parcourir pour atteindre l’objectif de la neutralité carbone.

AIE (Agence internationale de l’énergie), CO2 Emissions in 2023: A New Record High, but Is there Light at the End of the Tunnel?, Paris : AIE, février 2024, 24 p.

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Dans une première partie, l’AIE fait un bilan mitigé de la situation. Globalement, les émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie n’ont augmenté « que » de 1,1 % en 2023 par rapport à 2022 (de 410 millions tonnes, atteignant un record annuel de 37,4 milliards de tonnes), un accroissement plus faible qu’en 2022 (1,3 %). Elle constate d’une part que les émissions provenant du charbon ont contribué pour 65 % à l’accroissement constaté en 2023, et d’autre part que sans le déploiement des énergies dites propres avec les technologies associées (le solaire photovoltaïque, l’éolien, le nucléaire, les pompes à chaleur et les voitures électriques), la croissance des émissions de CO2 aurait été trois fois plus élevée. Toutefois, la sécheresse dans plusieurs régions de la planète a pénalisé la production hydroélectrique, contribuant ainsi à accroître le bilan des émissions de 170 Mt de CO2 (la plus faible production des barrages étant compensée par le recours à une électricité carbonée). Sur la période 2019-2023, les émissions totales en relation avec l’énergie ont augmenté de 900 Mt (avec une chute sur 2020-2021 pendant la pandémie de Covid-19). L’AIE observe, enfin, que le taux de croissance des émissions pendant les 10 dernières années (3 % par an) a été plus faible que pendant les années 1970 et 1980.

La seconde partie du rapport examine plus en détail le bilan des émissions, d’une part dans les pays développés et d’autre part dans les pays émergents. L’AIE fait le constat p...